Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans tout ce qu’ont produit les travaux exécutés sous la cloche à plongeur pour l’établissement des parapets de l’asenal, M. Nelson n’hésite pas à attribuer à ce qu’il nomme la craie des Bermudes la même origine que les divers bancs de pierre, plus ou moins solides, qui constituent les îles elles-mêmes. Seulement, ceux-ci résultent de l’accumulation de fragments brisés mécaniquement, tandis que la roche ou pâte crayeuse est duc à la destruction, par une longue submersion, du tissu membraneux qui pénétrait toute la masse et qui abandonne alors la matière calcaire retenue dans ses mailles. Celle-ci, en se précipitant, forme cette substance blanche et tendre, analogue à la craie, qui se trouve au fond des anses et des golfes, mélangée de sable coquillier, de beaucoup de polypiers, de coquilles bien conservées et de masses considérables de Méandrines et d’Astrées. Ces masses, soit encore intactes, soit dans un état de décomposition plus ou moins avancé, ont certainement vécu, puis sont mortes sur les lieux mêmes.

« Les récifs formés par des Serpules sont distincts de ceux qui sont dus à des polypiers, et les uns comme les autres constituent une sorte de ceinture autour d’un centre qui est, ou le sommet d’une roche, ou la base d’une colline. La surface ondulée des îles paraît être le résultat du passage de grandes masses d’eau ; mais les petites chaînes d’îlots, dont les couches sont presque toujours horizontales, ne seraient pas dues au même phénomène, et leurs couches ne s’étendaient pas au delà de l’espace qu’elles occupent actuellement. Au sud du groupe, les récifs de Serpules sont parallèles à la côte, dont ils s’éloignent à une distance de 50 à 500 mètres. D’ailleurs, M. Nelson pense que ces îles ont dû être soumises à plusieurs submersions locales, résultant de l’influence de volcans éloignés ; mais il n’admet pas qu’elles aient été soulevées du fond de la mer. Elles ont dû se former par l’établissement des coraux, au sommet d’un rocher sous-marin plus ou moins étendu. Les parties mortes depuis longtemps sont brisées et entassées par les vagues et les vents,