Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/334

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mousses, comme des lichens, et qui sont parcourus par des milliers de poissons revêtus aussi des couleurs les plus éclatantes. »

Les récifs qui entourent l’île Maurice offrent un bon exemple de récifs frangés. Ils la circonscrivent complètement, excepté sur quelques points où la pente est trop rapide. Les polypiers se trouvent à une certaine distance de la côte, parce que celle-ci est très-plate, et au delà de leur ligne la pente est toujours très-faible. En avant de l’embouchure des rivières et des ruisseaux il y a un étroit passage dépourvu de polypiers. Ces récifs côtiers ont une largeur de 50 à 100 mètres ; leur surface est presque unie, dure, rarement découverte à la basse mer.

Autour de l’île Bourbon, les polypiers construisent, sur le fond volcanique et inattaquable par les lames, des mamelons détachés qui, d’après M. Siau[1], s’élèvent à 2 ou 5 mètres et sont le travail de plusieurs générations. Ces mamelons, appelés pâtés de coraux, tantôt se joignent, tantôt laissent entre eux des vides qui se remplissent de sable et de gravier. Ces pâtés d’inégales hauteurs, ne constituent qu’un ensemble de monticules entassés, d’une roche grise, compacte, très-dure, que le choc des vagues ne peut entamer.

Les récifs côtiers existent le long du littoral oriental de l’Afrique et du Brésil, et leur dimension, comme leur structure, dépend du plus ou moins d’inclinaison du sol sous-marin et de l’impossibilité où sont les polypes de vivre au delà d’une profondeur déterminée ; d’où il résulte que lorsque les eaux sont très-profondes, comme dans le golfe Persique et l’archipel des Indes orientales, les récifs ne sont plus continus, mais épars çà et là à des distances plus ou moins considérables.

Les polypiers croissent plus vigoureusement en dehors qu’en dedans des récifs ; ceux-ci sont plus élevés au bord externe qu’au bord interne, ce qui leur donne une certaine ressemblance

  1. Comptes rendus de l’Académie des sciences, vol. XII, p. 770. 1841.