Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/337

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côtes de l’île de l’Ascension des couches de cette nature se forment journellement.

M. Hovey[1] a décrit les récifs de coraux qui forment une ceinture autour de l’île Sainte-Croix. Il en est de même autour de Cuba où les bancs sont interrompus çà et là par des canaux qui permettent aux navires d’entrer dans les ports. Le calcaire est également abondant à Santiago et aux îles du Cap-Vert, où il constitue des couches tertiaires soulevées.

La disposition des lignes isocrymes de M. Dana pourrait très-bien rendre compte de l’absence des récifs de polypiers sur les côtes occidentales de l’Afrique, par le peu de largeur de la zone torride, et il en serait de même de la côte occidentale de l’Amérique ; mais on s’explique moins aisément leur absence dans la partie centrale et sud de la province zoologique caraïbéenne, qui à une si grande largeur et que parcourt de l’O.-N.-O. à l’E.-S.-E. l’équateur de chaleur. On doit y supposer des conditions orographiques peu favorables du sol sous-marin et l’absence des phénomènes dynamiques qui semblent concourir aux résultats observés ailleurs.

Nous avons dit que les Holoturies et certains grands poissons se nourrissaient des parties les plus tendres des polypiers ; les polypes se nourrissent, à leur tour, d’autres organismes plus petits, dont la diminution ou la disparition, par une cause quelconque, peut amener celle des coraux eux-mêmes. Les conditions qui déterminent par conséquent la formation des récifs sur certaines côtes peuvent être très-complexes et tout à fait inexplicables dans l’état de nos connaissances, et des changements dans les conditions des mers, inappréciables pour nous, pourraient détruire tous les récifs de coraux d’un certain espace et les faire apparaître dans un autre, sans que nous puissions assigner la cause de ces changements.
Accroissement des polypiers.

On a déjà dit que la partie du récif la plus favorable à l’accroissement des polypiers était son bord extérieur, que les vagues battent constamment. Les coraux vivants ne forment point ailleurs

  1. Amer. Journ. de Silliman, vol. XXXV, p. 64, 1838.