Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/336

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et les îles Basses, ne laissent voir d’autres roches que celles que constituent les polypiers eux-mêmes.

M. Darwin fait remarquer que toute la côte occidentale de l’Amérique, au nord et au sud de l’équateur, de même que les îles Gallapagos, n’offre point de bancs de polypiers, malgré l’élévation de la température. Dans le voisinage de ces dernières îles, du 16 septembre au 20 octobre, la température a varié de 14°44 à 20° ; cet abaissement serait dû au courant froid méridional qui longe la côte d’Amérique et qui maintient l’eau à 15°56 au lieu de 18°89. La température moyenne de l’eau de la mer, autour des îles Basses et des atolls de Taïti, quoique plus éloignée de l’équateur, s’est trouvée de 25°, la plus faible ayant été 24°44 ; de sorte qu’une différence de 5° dans la température moyenne et une de 10° dans les températures extrêmes suffisent pour empêcher le développement des polypiers qui construisent les récifs.

Partout où la température ne s’abaisse pas au-dessous de 24° 44, suivant M. Couthouy, les polypiers peuvent se développer dans la Polynésie, mais on voit qu’ils s’étendent en réalité bien au delà ; ainsi les Astrées de la baie de Port-Jackson y sont dans des eaux plus profondes, dont la température, entre 15° et 20°, est inférieure à celle de l’Océan où abondent les récifs. Cette dernière n’est évaluée qu’à 18°89 par M. Dana, comme on l’a vu, au lieu de 24°44. Mais il est probable qu’il y a ici quelque erreur d’interprétation.

La proximité des volcans en activité ne nuit point à l’existence des récifs, puisqu’on en observe sur les côtes de l’île d’Hawaî, l’une des îles Sandwich. Toute la côte occidentale de l’Afrique est au contraire sans récifs, et il en est de même des îles Sainte-Hélène, de l’Ascension, du Cap Vert, de Saint-Paul, de Fernando-Norona, quoique formées de roches volcaniques semblables à celles de l’océan Pacifique. On vient de voir en outre qu’il y en avait à Madère.

Les Bermudes sont les seules îles madréporiques de tout le centre de l’océan Atlantique, circonstance que l’on ne peut attribuer à l’absence du carbonate de chaux, puisque sur les