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de la même année. Le poids total de cette poussière fut évalué à 720,000 livres, et celui des organismes qu’elle contenait à 1/8 ou 90,000 livres. M. Ehrenberg y put distinguer 39 espèces. Une poussière météorique de la Calabre, remontant à l’année 1803, donna 49 espèces d’organismes ; une autre, de 1813, en donna 64, et 28 espèces leur étaient communes, entîn vient celle du sirocco de Malte, tombée en 1850.

M. Ehrenberg fait remonter la connaissance de ces chutes de poussières jusqu’au temps d’Homère.

Les espèces microscopiques contenues dans les poussières précédentes ne viennent point d’Afrique, à ce qu’il paraît ; 15 seraient du sud de l’Amérique et l’origine de ces poussières n’est pas connue. On sait seulement que la zone dans laquelle on en observe comprend le midi de l’Europe, le nord de l’Afrique avec les parties adjacentes de l’Atlantique, et les latitudes correspondantes de l’Asie occidentale et centrale.
Amériques du Nord

Recherches de M. Bailey. Organismes marins.

Aux États-Unis, M. Bailey[1] poursuit depuis longtemps, et avec non moins de persévérance, des recherches analogues à celles de M. Ehrenberg. Pour ne parler ici que de celles qui se rapportent aux organismes microscopiques de l’époque actuelle, nous rappellerons que, dans les divers sondages exécutés sur les côtes du New-Jersey, depuis une profondeur de 93 mètres au sud-est de la pointe Montaux jusqu’à 164 mètres au sud-est du cap Henlopen, on a reconnu un grand développement de ces organismes, particulièrement des polythalames (rbizopodes) aussi abondants que ceux des marnes qui portent la ville de Charleston et de formes analogues. Il ya une ressemblance générale entre les espèces qui proviennent de profondeurs considérables, mais chaque localité paraît avoir ses formes dominantes. Les infusoires (ce sont ici des diatomacées) existent dans ces mêmes profondeurs aussi bien que les rhizopodes, mais en moins grande quantité. Ce sont des Gaillonella, des Coscinodiscus, etc. Les sondages profonds n’ont pas fait connaître un seul des rhizopodes agatistègues, qui abondent, au contraire,

  1. Smithsonian contributions to knowledge, vol. II, 1851.