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mettre que le mélange des substances organiques et inorganiques a dû avoir lieu dans l’intérieur même du volcan et qu’il ne résulte pas de l’introduction accidentelle et postérieure de particules étrangères.

Des échantillons de ces mêmes cendres, examinés ultérieurement, y ont fait distinguer jusqu’à 32 espèces de corps organisés, dont 3 dans la poussière tombée aux Orcades. 15 des espèces déterminées ont été décrites comme étant d’eau douce et se retrouvent dans la tourbe d’Hussavic et dans les eaux saumâtres de Rykiavik. Plusieurs autres ont leurs analogues au Labrador, au détroit de Kotzbue, mais aucune n’est nouvelle. Leur origine d’eau douce prouve aussi que la mer n’est pour rien dans la formation de ces cendres.

La planche 38 du grand ouvrage de M. Ehrenberg est consacrée à représenter, vues sous le microscope, les organismes rejetés par les volcans dans les cendres, les vases, les tufs, les ponces, etc., de Kammerbühl, de Pompéi, de Civita-Vecchia, de Tollo (Chili), d’Arequipa, de l’Hekla, de la moya de Quito, puis dans le tuf de l’Ascension, la Palagonite, un tuf de Patagonie, un autre de Lipari, des cendres d’Imbaru, la moya de la Guadeloupe, les cendres du volcan de Scheduba (Inde), etc.
Poussières atmosphériques.

Outre la terre, les eaux douces, saumâtres, salées et les profondeurs des volcans, l’atmosphère est encore, sinon un habitat normal et permanent pour les organismes microscopiques, du moins un milieu à travers lequel ils sont souvent transportés, par les vents, de contrées fort éloignées pour venir tomber, sous forme de poussière, à d’immenses distances du lieu de leur origine. C’est ainsi que la planche 39 du même ouvrage nous permet de juger des formes transportées avec les poussières à travers l’Atlantique, puis celles du sirocco, la neige rouge, les pluies colorées, la poussière météorique de la mer Noire, une pluie colorée de l’Islande, tombée en 1849, une poussière de la mer Noire et de l’Atlantique, tombée en 1834, une autre en 1838, celle de Santiago, au cap Vert, en 1833, qui couvrit plus d’un million de milles carrés ; celle du sirocco de Gènes, tombée le 16 mai 1846 ; celle d’un ouragan de Lyon, le 17 octobre