Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/390

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l’océan Pacifique, sont répartis, dit M. Boussingault[1], entre le 2° et le 21° degré de lat. S., depuis la baie de Payta jusqu’à l’embouchure du Rio-Loa. En dehors, de ces limites, il s’en rencontre encore, mais dépourvu de sels ammoniacaux et des principes organiques auxquels cette substance doit en grande partie ses propriétés fertilisantes. Cette différence de composition tient à ce que dans cette zone, depuis Tumbu jusqu’au désert d’Atacama, les pluies sont presque inconnues, tandis qu’au delà elles sont plus ou moins fréquentes.

Le guano, ainsi nommé des oiseaux qui le déposent, appelés Guanaes par les habitants du pays, et qui sont des Alcatraz, des Phénicoptéres et des Ardéas, se trouve sur de petits promontoires ; sur des falaises, ou remplit les anfractuosités du sol, en général, sur des points où les oiseau ; trouvent un abri contre les fortes brises du sud. Les roches de la côte sont cristallines, granitiques ou porphyriques, et supportent le guano disposé en couches horizontales ou quelquefois inclinées. Les localités fréquentées par les Guanaes se nomment, à cause de cela, Huaneras, et les Incas, qui utilisaient ce produit, avaient défendu, sous des peines très-sévères, de tuer les oiseaux. Aujourd’hui encore, les lois les protègent contre une destruction qui ferait grand tort à l’agriculture.

Sur certains points, on y observe un mélange d’excréments d’oiseaux et d’autres de poissons et de cétacés. À Punta-Lobos, des lits de guano gris foncé sont surmontés d’autres lits presque noirs, de Om,60, avec de petites pierres de porphyre, luisantes, elliptiques, que les phoques ont l’habitude d’avaler et qui accompagnent toujours leurs déjections. Au-dessus sont de nouveaux lits de teintes variées. Les dépôts de guano sont ordinairement surmontés d’une couche de sable et de substance saline appelée caliche par les ouvriers, et que ceux-ci enlèvent avant de commencer l’exploitation, lorsqu’elle a lieu à ciel ouvert, ce qui est le cas le plus ordinaire.

  1. Comptes rendus de l’Acad. des sciences, vol. LI, p. 844 ; 1860. ─ Ibid., vol. L, p. 887.