Le guano blanc est le produit de l’année ; le guano brun,
plus ancien, d’une odeur fétide, n’était pas employé par les
habitants avant la conquête ; tous deux sont essentiellement
ammoniacaux.
Îles Chincha.
Les trois îles de Chincha, au nord d’Iquique, par 12° lat. S.,
sont la localité la plus riche en guano ammoniacal. Elles sont
basses, granitiques, recouvertes de couches de guano, généralement
horizontales, dont les fissures sont remplies de cristaux
de sels ammoniacaux. On y trouve des œufs pétrifiés, des
plumes, des ossements et même des oiseaux momifiés.
Compositions.
La composition du guano, que Fourcroy et Vauquelin avaient fait connaître, d’après des échantillons rapportés par Alex. de Humboldt, serait aujourd’hui, suivant M. Nesbit, pour celui de ces îles :
Matières organiques et sels ammoniacaux | 52,52 |
Phosphate de chaux | 19,52 |
Acide phosphorique | 3,12 |
Sels alcalins | 7,56 |
Silice et sable. | 1,46 |
Eau | 15,82 |
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Total | 100,00 |
Pour que le guano ait été accumulé en si énorme quantité
dans les Huanéras, dit M. Boussingault, il a fallu à la fois le
concours de circonstances aussi favorables à sa production qu’à
sa conservation : un climat d’une sécheresse toute exceptionnelle,
sous lequel les oiseaux n’aient pas à se garantir de la
pluie, des accidents du sol offrant des crevasses, des anfractuosités
où ils pussent reposer, pondre et couver à l’abri des fortes
brises du sud, enfin une nourriture telle qu’ils la trouvent dans
les eaux qui baignent la côte. Or, nulle part au monde le poisson
n’est plus abondant que dans ces parages, et la pêche qu’en
font ces oiseaux a été décrite, d’une manière très-curieuse, par
D. Antonio d’Ulloa, qui accompagnait les astronomes français
lors de leur mission au Pérou.
Quantité.
On n’estime pas à moins de 578 millions de quintaux métriques le volume du guano du Pérou, non compris celui qui