leur produit et par conséquent diminuer d’autant la masse de
l’azote qui constitue un élément si essentiel de notre atmosphère,
et finir à la longue par modifier la constitution de
celle-ci. Il en donc est ici pour ce gaz absolument comme
pour le carbone fixé dans les dépôts de combustibles végétaux,
et de même aussi l’action de l’homme, quoique indirecte, vient
contribuer, par suite de son industrie, à restituer à l’atmosphère
cet azote accumulé depuis des siècles et celui qui journellement
encore est enlevé à la masse générale de l’air. Il est
évident aussi que sans les progrès de la navigation, cette action
eût été insuffisante, puisque les peuples indigènes, quoique
utilisant le guano, en avaient laissé des masses si considérables
que toutes les nations civilisées s’empressent aujourd’hui de
le faire entrer dans leur culture.
Patagonie.
Sur la côte de la Patagonie, par 48° latitude S., entre la
pointe-Sea-bear-bay et Port-Désiré, est un groupe de petites
iles d’où l’on extrait du guano. M. Malaguti[1] y distingue le
guano de l’île Shag, formé d’excréments et de débris de Cormorans,
très-riche en azote, le guano de Lion, formé par les Phoques
(Lions de mer) et d’autres amphibies, et renfermant des
cristaux de struvite et de chaux phosphatée, le guano de Pingoins,
également composé de détritus et d’excréments de ces
oiseaux et d’amphibies, avec struvite et une argile phosphatée,
enfin le guano de carrière, qui est fort ancien et modifié dans
ses caractères par la suite des temps.
Substances minérales.
Dans le guano de la baie de Saldanha, sur la côte occidentale d’Afrique, la struvite, qui est un phosphate d’ammoniaque et de magnésie, a aussi été rencontrée. On sait que l’origine de cette substance, trouvée pour la première fois dans un sol au-dessus duquel il y avait eu pendant longtemps un abattoir, a été un sujet de discussion parmi les minéralogistes, qui semblent la regarder actuellement comme un résultat de la réaction de matières organiques sur les éléments du sol environnant.
- ↑ Comptes rendus de l’Acad. des sciences, vol. LIII, p. 436 ; 1861.