l’hémisphère sud comme dans l’hémisphère nord, la houille pas plus que la tourbe n’a été rencontrée entre les tropiques.
Souvent des observateurs ont mentionné comme des dépôts tourbeux des amas de bois, plus ou moins anciens et plus ou moins altérés, passant au lignite, en formant des couches limitées et dues par conséquent à une tout autre cause que la véritable tourbe. Nous pensons qu’un examen attentif de semblables dépôts suffira toujours pour les faire reconnaître.
Quant à chercher, dans la distribution plus détaillée des dépressions occupées par la tourbe, des rapports avec la forme des anciens bassins houillers, c’est, suivant nous, aller au delà des faits réellement connus, car les reliefs des continents ont été trop modifiés entre les deux périodes pour qu’on admette la justesse de certaines vues que l’accord de quelques faits isolés ne suffit pas à démontrer.
Quoi qu’il en soit, on peut dire qu’à aucune autre époque
nous n’observons de phénomènes absolument semblables, par
leur généralité et par leurs caractères propres, à ceux que
nous dévoilent, sur des échelles sans doute bien différentes,
soit dans l’espace, soit dans le temps, la période houillère et
la période actuelle, que l’on pourrait, avec presque autant de
raison ; appeler la période tourbeuse et plutôt que l’ère
des dunes, comme on a proposé de la désigner. En effet,
les dunes de sable, qui sont particulières aux côtes et dans certaines
conditions, sont un phénomène de tous les temps, puisqu’elles
résultent de causes physiques qui ont dû se produire
dès qu’il y a eu des terres d’une certaine étendue et des plages.
de sable ; ensuite ce phénomène est propre à quelques points
du littoral ; enfin il n’a aucun caractère organique qui puisse
servir à le faire reconnaître pour le classer dans la série des
âges.
À quelle époque remonte la formation des tourbières ?
L’ancienneté des dépôts tourbeux remonte, suivant toute probabilité, comme celle des dunes, au commencement de la période actuelle, et nous avons, pour appuyer cette opinion, le fait général que, malgré leur position si fréquente dans les dépressions du sol, au fond des vallées, le long des plages