Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/413

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tourbières, ou Megaceros hibernicus), n’appartient pas réellement à l’époque actuelle. Lorsque l’on compare avec soin les détails donnés sur les gisements où ces restes ont été rencontrés, on voit que c’est toujours, non pas dans la tourbe, mais dans une marne blanche placée au-dessous, et cela en Irlande, où il a été d’abord observé aussi bien qu’en Écosse et dans le Yorkshire. Sur’le continent, tant en France qu’en Allemagne et en Italie, il n’a jamais été cité dans les tourbières, mais bien dans les dépôts de transport quaternaires des vallées, quelquefois même avec des restes d’Éléphant. Aussi Cuvier a-t-il en raison de dire, en parlant des débris de ce Cerf, que leur situation était exactement la même que celle des ossements de l’Éléphant fossile, et l’on sait, en effet, que près de Sevran, dans la forêt de Bondi, des restes de ces deux grands mammifères ont été trouvés ensemble.

On rencontre aussi fréquemment, dans les parties récentes des tourbières des vallées, des débris d’iudustrie humaine, des vases, des poteries, des armes, des monnaies anciennes, des médailles, etc.
Résumé.

Ainsi, par leur disposition géographique, leurs relations stratigraphiques, l’intégrité de leurs caractères physiques partout, comme par les débris d’animaux et les restes d’industrie humaine qu’elles renferment, nous avons tout lieu de croire que les tourbières sont postérieures aux dépôts quaternaires et appartiennent à l’époque actuelle. Il existe à la vérité, en Danemark, des tourbières surmontées par des dunes, mais cette circonstance prouve seulement que ces dernières ont envahi les marais tourbeux, comme elles envahissent de nos jours des villages entiers et les terres cultivées qui se trouvent dans la direction de leur mouvement.

Nous avons vu, à peu d’exceptions près, les restes d’animaux produire dans la mer des dépôts de quelque importance ; à la surface des continents et des îles, ce sont seulement les végétaux qui donnent lieu à des couches de quelque épaisseur. Dans le premier cas, ce sont les organismes les plus inférieurs qui concourent le plus efficacement à ce résultat ; dans le second,