Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/416

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major, le Bos primigenius, l’Aurochs, le Cervus megaceras, l’Elasmotherium, le Tragantherium, etc., qui peuplaient le nord et l’ouest de l’ancien continent, que les Mastodontes, les Megalonyx, les Mylodon, les Megatherium, les Scelidatherium, les Glyptodon, les Chlamydotherium, et autres édentés, qui, avec les Macrochenia, les Taxodon, les Myapatamus, etc., parcouraient les immenses solitudes du nouveau monde, que les Macropus Titan et Atlas, les Dipratodon, les Nothotherium, le Thylacoleo et autres marsupiaux qui, avec d’énormes lézards (Megalania), habitaient la Nouvelle-Hollande, en même temps que les Dinornis, les Palapteryx, le Notornis, ces oiseaux aptéres tridactyles habitaient la Nouvelle-Zélande et l’Æpyornis les vallées de Madagascar ; que tous ces vertébrés, disons-nous, plus grands que leurs congénères actuels, qui apparaissent à un moment donné pour régner dans des régions géographiques distinctes et disparaître ensuite, soient regardés comme caractérisant les dépôts qui renferment leurs dépouilles et conservent les traces de leur passage, cela se conçoit, et rien n’est plus rationnel ; mais que les êtres qui fabriquaient ces grossiers silex sur les bords de la Tamise, de la Somme, de la Seine, de la Loire, de la Garonne, du Manzanarès, etc., dont à peine quelques ossements sont retrouvés aujourd’hui, soient considérés au même titre, c’est ce à quoi se refuse le plus simple bon sens.

Ces traces mêmes de l’existence de l’homme ne se montrent encore avec certitude que dans les derniers dépôts de cette période, longtemps après les phénomènes physiques qui en ont marqué le commencement ; elles sont donc loin de pouvoir servir de criterium dans la série des temps. En un mot, l’espéce humaine ne peut être ce que l’on appelle en géologie une espèce caractéristique, mais elle possède assez d’autres avantages pour qu’elle n’ait pas à regretter celui-là.

Il est sans doute fort extraordinaire que parmi les animaux inférieurs marins, d’eau douce et terrestres, ainsi que parmi les petites espèces dans les ordres élevés de vertébrés, le plus grand nombre ait échappé aux causes qui ont détruit toutes