Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/425

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caractères des objets trouvés dans le sol, comme la composition et la situation de celui-ci, tout concourt à démontrer que ces plaines de niveau ont été gagnées sur le domaine de la mer dans la période moderne et peut-être en partie depuis les temps historiques.

Suivant M. Smith de Jordan Hill, aucun changement relatif de niveau ne se serait produit depuis la construction de la muraille d’Antonin ; mais M. Geikis s’attache à faire voir que de la position qu’occupent aujourd’hui les extrémités de cette muraille on pourrait en déduire une élévation du sol, et il conclut à la fois des données archéologiques et des observations directes, que le soulèvement de ces côtes doit avoir eu lieu longtemps après l’établissement des hommes dans l’île, après l’introduction des instruments de métal et même de fer ; enfin il ne voit aucun motif pour qu’il ne soit pas regardé comme postérieur à l’occupation romaine qui marquerait la limite de son ancienneté.

Quoi qu’il en soit, ce qui nous intéressait ici était l’existence de traces de l’homme paraissant être antérieures à l’usage des métaux et particulièrement du bronze, qui nous servira de chronomètre marquant un âge intermédiaire entre celui où les pierres seules étaient en usage et celui où le fer fut connu.

D’autres lignes indiquées par des plages soulevées s’observent encore sur la plus grande partie des côtes de l’Écosse, mais on n’a cité de produits d’industrie que dans les trois districts décrits par M. Geikis. Cette élévation se serait d’ailleurs également produite dans les parties centrales de l’île qui joignait celles dont nous avons parlé.
Scandinavie.

Dans son mémoire Sur les preuves d’une élévation graduelle du sol de certaines parties de la Suède[1], M. Lyell a d’abord rappelé que l’abaissement des eaux de la Baltique et même de tout l’Océan du Nord avait été signalé par Celsius, il y a plus de cent ans, et estimé alors à 40 pouces suédois (Om,989) par

  1. Transact. phil. Soc. of London, 1835. — Traduction française, par M. Coulon (Mém. de la Soc. d’hist. nat. de Neuchâtel, vol. I. Bull. bibliographique, p. 1 ; 1836.) — Rep. 4th Meet. brit. Assoc., p. 652. Voyez aussi de Meyendorf, Bull. Soc. géol. de France, 1re série, vol. X, p. 79 ; 1837.