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siècle. En 1802, Playfair pensa que ces changements devaient être attribués plutôt au sol qu’aux eaux, et L. de Buch émit la même opinion en 1807. Des observations faites ensuite régulièrement mirent le fait hors de doute, et M. Lyell en a trouvé de nouvelles preuves au pied du château de Calmar, et surtout autour de Stockholm.

Ainsi il a recueilli, dans des monticules de sable et de gravier stratifiés, des coquilles identiques avec celles qui vivent dans les mers actuelles, telles que le Cardium edule, la Tallina baltica et le Mytilus edulis. Cette dernière espèce forme à elle seule des bancs que sa décomposition colore en une teinte violette très-prononcée. Plusieurs de ces amas de coquilles se trouvent à 21 et même 27 mètres au-dessus du niveau actuel de la mer. Dans la vallée de Sœdertelje, dont les pentes sont de gneiss, le dépôt coquillier récent constitue une plate-forme horizontale de 21 mètres au-dessus du canal et qui offre la même disposition que celle des marnes sub-apennines.

En ouvrant les canaux qui font communiquer le lac Mœler avec la mer, on trouva plusieurs vaisseaux qui y étaient enterrés et qui paraissaient être d’une haute antiquité. Une colline. coupée pour creuser le canal inférieur, renfermait une habitation construite en bois, et qui fut découverte à 15 mètres de profondeur, ensevelie sous des sables, des argiles et du gravier stratifiés. D’après l’examen des lieux, le célèbre géologue anglais pense que cette cabane a été submergée par les eaux de la Baltique, à une profondeur de 19m,50, et que, avant d’être soulevée à sa hauteur actuelle qui se trouve à peu près au niveau de la mer, elle avait été recouverte de couches de plus de 18 mètres d’épaisseur totale.

Des strates argileux, avec Tellina baltica, ont été reconnus jusqu’à une distance de 80 milles des côtes, et les environs d’Upsal, qui, comme ceux de Stockholm, sont formés de granite et de gneiss, sont en partie recouverts par des dépôts plus récents et des blocs erratiques. On y voit également des ösars dirigés N. S., s’élevant à plus de 30 mètres au-dessus de la rivière et composés de couches minces de sable, d’argile et de gravier,