Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/429

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que l’on n’aperçoit plus de certaines positions, et vice versa, et il en a conclu des soulèvements et des affaissements du sol dans les provinces littorales du sud de la Baltique. Cependant ces résultats sont encore douteux à cause du manque de précision dans les moyens employés pour les constater.

M. Élie de Beaumont, dans son Instruction pour l’expédition du Nord[1], travail qui peut être regardé comme un résumé de tout ce que l’on sait sur les parties boréales de l’Europe, a fait remarquer que le changement de niveau actuel et le changement ancien étaient sans doute très-différents l’un de l’autre. L. de Buch, qui a toujours regardé les deux phénomènes. comme distincts, a démontré que l’élévation de la Suède était étrangère aux parties de la Norwége que recouvrent les couches coquillières dont nous venons de parler. Ainsi, il y a près de Luuroê des pierres runiques placées sur ces couches, si peu au-dessus de la mer, qu’il n’y aurait pas encore eu de fond pour poser ces pierres, qui sont d’une très-haute antiquité, si la règle de 1m,50 d’élévation par siècle, reconnue pour la Suède, était appliquée à la Norwége.

M. Keilhau[2] a décrit les dépôts d’argile et de sable coquilliers que l’on observe dans les fiords de ce dernier pays, et qui, s’étendant jusqu’à une certaine distance dans les terres, atteignent aujourd’hui une altitude de 182 et même de 243 mètres. Mais l’indépendance des phénomènes sur les côtes orientales et occidentales de la Scandinavie, et l’absence de preuves que, sur ce dernier côté, le soulèvement appartienne réellement à l’époque moderne ou historique, nous ont engagé à renvoyer l’étude de ces dépôts au temps où nous traiterons spécialement des plages soulevées (raised beachs), si nombreuses sur les côtes de l’ancien comme du nouveau monde et qui appartient à l’époque

  1. Compt. rend., vol. VI, p. 560 ; 1838.
  2. Bull. Soc. géol. de France, 1re série, vol. VII, p. 21 ; 1836. — Voyez aussi : Preuves des soulèvements de la Scandinavie dans les temps modernes (Magaz. for. Naturvidenskaberne, Christiania, 2e sér., 1835, p. 82 ; 1836 et Om Lonjardens, stigning Norge. Mémoire sur les exhaussements de la côte de Norwége, ibid. ; 1837).