générale de la nature physique. Que faisons-nous en
effet, surtout depuis un siècle et que feront ceux qui viendront
après nous, si ce n’est de puiser sans cesse à ces sources de
carbone retenues aujourd’hui dans la terre ? Un jour viendra
sans doute où, par notre intermédiaire, l’atmosphère sera rentrée
en possession de l’acide carbonique dont la végétation
houillère l’avait privée. Quelles seront les conséquences du rétablissement
de l’ancien état de choses ? C’est ce dont nous
n’avons pas à nous préoccuper, nous qui n’avons à étudier que
le passé ; mais ce qui nous paraît probable, c’est que l’homme
mettra moins de temps à consommer cette réserve que la nature
n’en a mis à l’accumuler.
Suite de l’accroissement des eaux douces.
Si nous continuons à suivre l’accroissement des eaux douces à la surface de la terre, nous n’en trouverons longtemps des témoignages authentiques que dans les restes de plantes, l’existence de certaines familles d’insectes lors du dépôt du lias, puis, vers le milieu de la formation jurassique, dans des couches que caractérisent des mollusques d’eau douce. Vers la fin de cette période et le commencement de la suivante, ces caractères deviennent de plus en plus prononcés ; mais c’est avec l’époque tertiaire, et surtout pendant la période tertiaire moyenne, qu’ils prennent une importance réelle, luttant dans leur extension avec les dépôts marins et alternant fréquemment avec eux. Les eaux douces ont pris réellement alors possession des continents, et ce ne sont pas seulement des restes de végétaux et d’animaux qui nous le prouvent, mais des dépôts de caractères particuliers, non moins remarquables par leur épaisseur que par l’étendue des surfaces qu’ils occupent.
Dans la production des couches d’eau douce, les calcaires jouent un très-grand rôle et souvent aussi la silice ; mais dans l’un ni dans l’autre cas on ne peut regarder ces substances que comme ayant été apportées de l’intérieur de la terre, plus ou moins directement ; de sorte que ce sont des dépôts plutôt chimiques que mécaniques, et dans lesquels, sauf pour les schistes siliceux et les terres à diatomacées, l’action vitale n’a point été, comme pour les calcaires marins, un intermédiaire agissant