Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/42

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Avec une végétation qui annonce la présence des eaux douces et des eaux saumâtres, quelques animaux respirant l’air en nature, des reptiles, des insectes, des mollusques terrestres, tous encore en bien petit nombre à la vérité, prouvent aussi une modification dans sa composition et une adaptation à des fonctions physiologiques qui auparavant n’aurait pas été possible. Si les calculs approximatifs dont nous avons indiqué les résultats pouvaient être admis et que l’atmosphère de la période houillère ait perdu 36 millièmes de son volume en acide carbonique, on conçoit que les périodes suivantes se soient ressenties d’une semblable perturbation dans les conditions de la vie, comparées à celles qui les avaient précédées.

Cette fixation dans l’intérieur de la terre d’une partie constitutive de son atmosphère, à un moment donné ou mieux pendant une période dont nous avons déjà cherché à apprécier la durée (antè, 1re partie, p. 323, nota), est une circonstance sur laquelle nous avons appelé ci-dessus l’attention et sur laquelle on ne réfléchit peut-être pas assez. Le résultat accompli par la seule intervention des forces végétales porte à se demander s’il entrait dans le plan général de la nature, ou bien s’il n’est qu’un fait particulier, non essentiel à son harmonie, surtout lorsque l’on considère la pauvreté relative des faunes et des flores qui lui ont immédiatement succédé.

A-t-il fallu que l’équilibre se rétablit par l’arrivée successive de nouvelles quantités de carbone, comme il en vient encore aujourd’hui de l’intérieur ? ou bien a-t-il fallu attendre le développement graduel de nouveaux êtres en rapport avec ces nouvelles conditions ? L’affaiblissement sensible, ou l’appauvrissement général des forces organiques, remarqué depuis longtemps pendant l’ère permienne et triasique, comparé à l’exubérance de la vie pendant la période carbonifère qui l’avait précédée et la période jurassique qui l’a suivie, peut appuyer l’une et l’autre hypothèse.

Quoi qu’il en soit, ce n’est pas non plus un fait moins curieux, comme nous l’avons déjà dit (anté, p. 19), que le rôle qui semblait être destiné à l’homme dans cette question d’économie