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§ 3. Marais tourbeux du Danemark[1].


Dans un mémoire publié dès 1842 par M. Steenstrnp[2], ce savant a distingué, parmi les amas de végétaux qui remontent aux premiers temps de la période, actuelle en Danemark, et en prenant en considération les circonstances de lieux ou de leur emplacement, puis leur étendue et leur composition intérieure :

1° Les Kjaermoses ou Engmoses (Heidemoor, allem.), ou marais de prairies ; 2° les Lynmoses, Svampmoses ou Hocimoses (Heidmoor, allem.), marais à Bruyères ou hauts marais ; 3° les Skovmeses (Walmoor, allem.) ou marais à forêts.

Les Kjaermoses ou marais de prairies occupent les parties inférieures des larges vallées, le long des cours d’eau et bordent souvent les lacs et les côtes basses. Ils sont formés surtout de plantes herbacées, de roseaux avec quelques mousses. Certaines parties sont au-dessous de l’eau, d’autres au-dessus. Ils sont moins profonds que les autres amas de ce genre et leur épaisseur est de 1m,60 à 4 mètres.

Les Lynmoses, marais à Bruyères ou hauts marais, s’étendent souvent dans de vastes plaines. Formés au-dessus de l’eau par des Sphaignes et des Hypnum, ils ont de 2m,60 à 3 et 4m,50 de profondeur, et finissent par être envahis par les bruyères.

Les Skovmoses ou marais à forêts, les plus curieux de ces différents dépôts, occupent des dépressions dans les sédiments quaternaires. Ils ont jusqu’à 10 mètres de profondeur et même

  1. Nous traitons ici de ce sujet à cause de ses relations avec les divers âges dont nous avons parlé. et avec ce qu’il nous reste encore à en dire, sans quoi nous eussions dû mentionner ces dépôts en parlant de la tourbe, dont ils ne sont que des modifications locales.
  2. Mém. de l’Acad. des sc. de Copenhague, vol. IX ; de Morlat. Bul de la Soc. vaudoise, vol. VI, p. 263 ; 1860.