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davantage. Les arbres qui croissaient sur leurs bords tombaient dans le marais, s’y accumulaient de manière que leurs têtes étaient plus ou moins régulièrement tournées vers le centre et les pieds vers la circonférence. Lorsque le marais a peu d’étendue, le milieu est occupé par la tourbe proprement dite, semblable à celle des Lynmoses ou marais de Bruyère, mais la zone d’arbres couchés qui l’entoure le distingue de cette dernière. Nous avons essayé de représenter dans la figure ci-jointe, la coupe théorique d’un de ces marais à forêts ;


Fig. 14. — Coupe théorique d’un Skovmose.

1. Tourbe amorphe, infusoires siliceux et tufs calcaires. ─ 2. Tourbes de mousses (Hypnum), et Pins rabougris. ─ 3. Bruyères, Bouleaux, Aunes. ─ 4. Bouleaux verruqueux. Noisetiers. ─ 5. Puma silvestris. ─ 6. Quercus robur, puis Q. peduncuculatus, Bouleaux et Noisetiers. — 7. Hêtres (Fugus silvcatria).

Si l’on étudie le centre des Skovmoses, on voit que le fond est une couche argileuse que recouvre un lit de tourbe de 0m,50 à 1m,25 d’épaisseur, formant avec l’eau une sorte de bouillie noire. C’est la tourbe amorphe de M. Steenstrup. On y trouve parfois des lits d’infusoires siliceux ou de tuf calcaire en quelque sorte subordonnés. Puis vient un lit de tourbe de 1 mètre à 1m,50, composé d’Hypnum et des troncs de Pins qui ont vécu sur place, mal venus, mais nombreux et dont on distingue 2 ou 3 lits superposés.

Aux Sphagnum ont succédé les Bruyeres, au fur et à mesure que le sol s’élevait et se desséchait ; puis les Pins ont été remplacés d’abord par des Bouleaux, et ceux-ci par des Aunes et des Noisetiers, le tout formant une sorte de clayonnage naturel lorsque le marais à peu d’étendue. À ce moment la formation du centre du Skovmose est terminée, sa surface est ferme et solide. On estime que cette formation a dû exiger environ 4000 ans ; mais peut-être serait-ce tout aussi bien