Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/457

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et à l’est du Mississipi, ils s’étendent depuis les bords des grands lacs, au nord, jusqu’aux plages du golfe du Mexique, au sud. Ils existent en plus ou moins grand nombre dans les parties méridionales, vers l’Atlantique, remontent jusque dans les Carolines, et sont connus sur la péninsule de la Floride. À l’ouest du Mississipi, on en a constaté jusqu’à 1,300 milles de son embouchure, et il y en a le long de la Kansas et de la rivière Platte. On n’en cite point au Texas, au Nouveau-Mexique, le long du pied oriental des Montagnes-Rocheuses, ni sur les deux rives du Missouri.
Contemporanéité de l’homme avec les espèces perdues ?

M. Haven rapporte quelques faits qui tendraient à prouver la contemporanéité de l’homme avec certaines espèces de grands mammifères éteints ; mais si cette contemporanéité n’est pas absolue, du moins l’extinction de ceux-ci paraît-elle avoir été très-rapprochée de l’arrivée des premiers hommes dans le pays. On sait qu’au Brésil l’association d’os humains avec ceux d’espèces perdues, signalée par M. Lund dans les cavernes, a été attribuée à une circonstance locale. Aux États-Unis, les exemples cités sont d’une autre sorte.

Nous avons déjà dit, en traitant de l’histoire de la paléontologie (Première partie, p. 216), que les restes de Megatherium et de Mastodonte se rencontraient presqu’à la surface du sol, et ne montraient aucune preuve qu’ils eussent été transportés ni roulés par des eaux torrentielles ; que de l’estomac d’un Mastodonte trouvé dans un petit marais du comté de Warren (New-Jersey), on avait retiré sept boisseaux de substances végétales dont il s’était nourri, et qui provenaient du Cèdre blanc, qui végète encore sur les lieux ; que les os d’un squelette presque entier, provenant de Newbury (New-York), contenaient encore presque toute leur gélatine ; qu’un Megatherium déterré lors du creusement du canal de Brunswick était tellement près de la surface que les racines des Pins se prolongeaient parmi les os ; enfin que toutes les coquilles fluviatiles et terrestres recueillies non-seulement avec les ossements, mais encore au-dessous d’eux, sont celles qui vivent aujourd’hui dans le pays, de sorte que ces divers motifs tendraient à prouver que les conditions du climat n’avaient