Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/46

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d’Albano avec les Ulves que nous avons citées. Certains insectes vivent dans les eaux thermales d’Aix à 40° et 45°, des coléoptères et des Hydrobius dans les eaux chaudes de Bade (Argovie), des Paludines dans celles à 44° des monts-Euganéens, la Limnæa peregra, le Melanopsis buccinoides, l’Helicina Prevostina dans celles de Voeslau (Autriche), à 21°. En Algérie, on cite de petits crustacés du genre Cypris, des Écrevisses et des conferves dans des ruisseaux où l’on ne peut tenir la main, et, à peu de distance au-dessous, des poissons du genre Barbe et des Crapauds là où la température est encore fort élevée. D’autres poissons sont signalés dans des localités dont les eaux ont de 40° à 75°, des tortues dans des eaux de 40° à 44°, etc. Nous pourrions multiplier beaucoup ces exemples, que l’on trouve dans les relations des voyageurs et des naturalistes les plus habitués à bien observer ; mais ceux-ci suffisent pour atteindre notre but[1].
Animaux terrestres.

Parmi les animaux terrestres, les reptiles sont ceux qui s’accommodent le mieux d’une haute température, quoique les oiseaux et les mammifères soient aussi plus nombreux et plus variés sous les tropiques. Ainsi, les végétaux, surtout ceux qui ne se propagent guère au moyen de graines, et les animaux des classes inférieures jusqu’aux reptiles, pouvaient vivre sous des températures de 80° à 40° cent. Néanmoins, dans l’état actuel des choses, les êtres organisés qui se trouvent dans ces conditions sont en si petite quantité, toutes proportions gardées avec ceux qui naissent et se développent sous des températures moins hautes, qu’on ne peut pas considérer ces mêmes conditions comme réellement favorables au développement de l’organisme, car les plus élevés s’y montrent à peine et n’y acquièrent jamais de dimensions considérables. Il faudrait donc admettre des modifications

  1. Boué, Bull. Soc. géol. de France, 2e sér., vol. IX, p. 441 ; 1852. ─ P. Gervais, l’Institut, vol. XVII, p. 12 ; 1848. — Neu. Jahrb. de Leonhard et Bronn, p. 640 ; 1849. — G. Bronn, Geschichte der Natur, vol. II, p. 45 ; 1843.