CHAPITRE IX
DE LA FOSSILISATION
Définitions.Nous désignerons sous le nom de fossilisation les diverses
modifications que les restes de corps organisés ont éprouvées
pendant leur séjour dans les couches de la terre. Ces modifications
sont fréquentes, nombreuses, et de nature très-variée,
quelquefois même si profondes que les caractères des corps,
complètement oblitérés, ont donné lieu aux plus singulières
méprises de la part de zoologistes éminents. L’examen de
ces changements est d’autant plus nécessaire ici qu’ils n’ont
été l’objet d’aucune étude suivie de notre temps, et qu’il faut
remonter jusqu’au grand ouvrage de Walch, publié il y a
88 ans, pour trouver un ensemble de recherches réellement
important sur ces innombrables transformations. Mais nos
connaissances chimiques, beaucoup plus avancées aujourd’hui
qu’elles ne l’étaient alors, nous permettront de nous rendre
compte de bon nombre de faits inexplicables pour le savant
et consciencieux continuateur de Knorr[1].
Le mot fossile, dérivé de fossilis, masc. fém., et de fossile,
n., désignait, suivant Pline, les corps que l’on tire de la terre
en fouillant ; les mots fossilia, fossilium, désignaient aussi,
chez les Latins, les sels ou substances minérales qui se trouvent
dans la terre.
- ↑ Voy. anté, Ire partie, p. 112.