Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/479

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Les anciens oryctognostes, et même encore des minéralogistes jusqu’au commencement de ce siècle, donnaient indistinctement le nom de fossile aux substances minérales ou inorganiques désignées plus particulièrement aujourd’hui sous le nom de minéraux, et aux restes organiques ou représentations de formes organiques extraits aussi de l’intérieur de la terre. Cependant, dès les premières années du dix-huitième siècle, plusieurs naturalistes avaient déjà restreint aux seuls débris de corps organisés cette dénomination, qui a fini par prévaloir, et aujourd’hui le mot fossile, employé seul et substantivement, ou comme adjectif joint à un substantif, exprime : soit les restes organiques eux-mêmes, soit leur représentation par des moules, des empreintes et des centre-empreintes, ou enfin par la substitution plus ou moins complète d’une nouvelle substance minérale à celle qui les constituait primitivement.

Ce dernier remplacement est particulièrement désigné par le mot pétrification, longtemps employé aussi comme synonyme de fossile, mais qui n’est applicable en réalité qu’à un assez petit nombre de corps d’origine organique, tandis que le mot fossile l’est à tous, quels que soient leur état, leur ancienneté et les modifications qu’ils ont subies. Cette désignation générale, simple, commode et sans aucune ambiguïté, demande seulement à être précisée, lorsqu’on descend à un examen détaillé des corps, pour les bien décrire et les bien caractériser.

L’emploi de ce mot ne donne lieu qu’à une seule objection ; c’est celle-ci : Depuis combien de temps ou depuis quelle époque un corps organisé doit-il avoir été enfoui dans la terre pour qu’on puisse le désigner comme fossile ? Ou, en d’autres termes, quelle devra être l’ancienneté d’un corps organisé pour être réputé tel ?

On comprend qu’il ne suffit pas que ce soit une espèce reconnue comme perdue ou éteinte, d’abord parce que ce serait préjuger une question qui n’a point de rapport avec le sujet, son analogue à l’état vivant pouvant être retrouvé d’un moment à l’autre, et ensuite parce que non-seulement dans l’époque quaternaire, mais encore dans les