Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/480

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sédiments tertiaires, on admet généralement qu’il y a des espèces qui ne peuvent être séparées spécifiquement de celles qui vivent aujourd’hui. Restreindre le mot fossile à tous les corps organisés ou traces reconnaissables de corps organisés antérieurs à l’époque actuelle, et ne commencer à admettre l’état fossile qu’à partir de l’époque quaternaire qui l’a précédée immédiatement, ce serait une sorte de pétition de principe, car la désignation de l’état du corps dépendrait de la détermination préalable de la couche où il aurait été trouvé, et il pourrait arriver que des restes organiques, regardés comme fossiles parce que les dépôts qui les renfermaient avaient été désignés comme quaternaires, cesseraient de l’être si l’on venait, à constater que ceux-ci sont modernes, et vice versà.

Par ces considérations, nous pensons que tout en restreignant, dans la pratique et le langage ordinaire, l’expression de fossile aux restes organiques antérieurs à l’époque actuelle, comme nous l’avons fait jusqu’ici et comme nous continuerons, à le faite par la suite, on ne peut pas refuser d’une manière absolue d’y comprendre ceux du terrain moderne qui se trouvent, actuellement dans des conditions plus ou moins comparables aux corps organisés des terrains plus anciens. Nous laissons donc la question dans cet état, nous bornant à cette explication pour préciser la manière dont nous l’envisageons.

C’est pour nous conformer à l’usage, qu’en traitant des corps organisés des dépôts modernes, nous nous sommes abstenu de leur appliquer le mot fossile, et que nous les avons toujours désignés comme nous l’eussions fait pour les animaux et les végétaux vivants. En effet, tous existent encore aujourd’hui, et rentrent par conséquent dans le domaine du zoologiste et du botaniste.

Enfin, c’est aussi par ce motif que nous n’avons pas encore parlé des modifications que les corps organisés ont éprouvées, par suite de leur séjour plus ou moins long dans les couches de la terre, sujet important dont il nous reste à traiter pour terminer notre Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique.