Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/545

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Crinoïdes.

Quant aux crinoïdes, qui ont joué un si grand rôle pendant les époques de transition et secondaire, qui sont à peine représentés pendant l’époque tertiaire et moins encore dans la nature actuelle, on conçoit que, d’après la solidité et l’ajustement si exact de leurs pièces calcaires, leur conservation devait être assurée dans la plupart des cas. Aussi en retrouve-t-on des portions très-complètes, soit la tête munie de ses digitations et ramifications infinies, soit la tige ou même l’empâtement de la base et des racines sur la roche où elle était fixée. Les articulations détachées des bras et des tiges, Entroques ou Trochites des anciens oryctognostes, sont disséminées avec une extrême profusion dans certaines couches : tel est le calcaire noir carbonifère de Belgique, appelé petit granite, l’oolithe inférieure de la côte d’Or, désignée sous le nom de calcaire à Entroques, etc. Quelques Sphéronites siluriennes des environs de Saint-Pétersbourg offrent un test spathique presque limpide et divisé dans le sens de son épaisseur en prismes à 6 pans, ayant pour base les plaques hexagonales extérieures dont les caractères organiques ont persisté.

Lorsque le test a été dissous, il reste dans la roche des empreintes faciles à reconnaître, surtout celles des faces glénoïdales des articulations présentant alors, comme dans les Pentacrines, une étoile à cinq branches, avec un trou au centre, et dont chaque rayon, strié sur ses bords, à une forme plus ou moins ovalaire, ou bien, comme dans les Apiocrinites, les Rhodocrinites, etc., un disque couvert de stries fines rayonnantes autour d’un point central qui représente l’axe de la tige.

Dans certaines couches argileuses et marneuses, du lias, par exemple, de Lyme-Regis (Dorsetshire) et de Boll (Wurtemberg), les restes de crinoïdes ont exercé une puissante attraction sur le sulfure de fer (pyrite jaune ou cubique), qui s’est déposé, avec une exactitude et une délicatesse extrêmes, sur tous les fragments organiques disséminés dans la roche, sans jamais s’étendre dans celle-ci. Ainsi, des millions d’articulations de Pentacrines, que l’on peut compter sur la grande plaque du lias supérieur de Boll, récemment placée dans les galeries du Muséum,