Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/546

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on n’en voit pas une seule, quelque petite qu’elle soit, qui n’ait été recouverte de fer sulfuré, lequel ne la déborde jamais.

Les Apiocrinites du coral-rag de la Rochelle présentent, dans toutes leurs parties, une teinte violette très-prononcée. La matière colorante, étudiée par M. Fremy, est de nature organique, contient de l’azote, et vue sous le microscope, après avoir été isolée de la masse par les acides, offre une véritable structure organisée.
Polypiers.

Les polypiers calcaires, soit simples, soit composés, sont les restes de corps organisés, qui devaient, toutes choses égales d’ailleurs, très-bien résister à l’action des causes extérieures. La plupart, étant fixés, se trouvaient soustraits aux chocs ou au transport par les vagues, et ils ont dû, comme ceux de nos jours, constituer des masses solides durant leur vie. Pendant certaines périodes et dans certaines localités, on observe des masses de polypiers assez semblables aux îles et aux récifs de coraux de nos mers. Le coral-rag de l’est de la France et du Jura en offre des exemples ; néanmoins ceux-ci ne sont pas aussi fréquents qu’on aurait pu s’y attendre, à moins de supposer que, dans beaucoup de cas, les caractères des roches aient disparu, comme nous savons que cela a lieu même dans les masses coralligènes de la Polynésie.

Les polypiers ont été d’ailleurs soumis, comme les autres corps, à des causes de dissolution, de moulage partiel ou total de leurs vides, de silicification des parties solides par les mêmes agents et les mêmes procédés que les coquilles et les radiaires : mais nous ne voyons pas qu’ils aient exercé aucune action sur la précipitation du fer sulfuré avec lequel ils ne semblent être nulle part en relation directe.

On savait, depuis les recherches d’Hatchett[1], que les polypiers consistaient principalement en carbonate de chaux imprégné ou plutôt compris dans les mailles d’un réseau organique conservant la forme générale du corps après la dissolution

  1. Philos. Transact. vol. XVII.