Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/561

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dans un état d’autant plus parfait que la pétrification est plus complète, et cette dernière aurait précédé toute altération de ces mêmes tissus. D’après cette manière de voir, ce ne serait encore que l’imprégnation dont nous parlions tout à l’heure ; toute la matière végétale des tissus et des vaisseaux doit subsister ; les vides seuls occupés par les fluides et les gaz auraient été remplis.

On pourrait donc distinguer, dans la fossilisation par la silice, trois opérations très-différentes : l’imprégnation qui laisse persister la matière organique, la substitution par laquelle celle-ci est remplacée sans que tous les caractères organiques cessent d’être appréciables, l’élimination qui fait disparaître toute trace d’organisation en même temps que la matière organisée elle-même, et jusqu’à la forme du corps, qui devient méconnaissable. Nous ne connaissons encore ce dernier effet que sur certains produits calcaires des animaux invertébrés.

Les traces de Fougères qu’on observe dans les schistes houillers de la Tarentaise et particulièrement de Petit-Cœur sont en une substance blanche, à éclat nacré, rapportée à la nacrite. Nous ne sachions pas qu’aucune analyse ni recherches particulières aient été faites à son égard, et cependant il serait intéressant de connaître les causes de ce singulier métamorphisme, les schistes noirs, endurcis, un peu luisants, qui les renferment, n’ayant guère attiré l’attention que sous le rapport de leur âge si discuté et si peu discutable, à moins de nier le principe même de la science qui nous occupe.

Quoique les recherches de Walch datent de près d’un siècle, nous ne voyons pas qu’aucun auteur ait réuni un aussi grand nombre de faits relatifs à la pétrification ou fossilisation des végétaux. On peut encore aujourd’hui consulter sur ce sujet le commencement du tome Ier et surtout le chapitre premier du tome III de son grand ouvrage dont les planches mêmes sont fort instructives (Voyez antè, Ire partie, p. 112). Quant à ce que l’on appelle des dendrites, auxquelles les anciens oryctognostes attachaient une certaine importance, ce sont des infiltrations de manganèse ou de fer entre les pores, les fentes