Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/58

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Dans ses cours et ses publications de 1801 à 1809, il développe en effet des principes qu’on retrouve encore soutenus en 1815, avec les mêmes convictions, dans l’Introduction de l’Histoire des animaux sans vertèbres, et, en 1820, dans le Système des connaissances positives.

De Lamarck s’appuie d’abord sur cette espèce d’aphorisme : « Les circonstances extérieures font tout ; elles modifient profondement les êtres ; des circonstances naissent les besoins, des besoins les désirs, des désirs les facultés, des facultés les organes[1]. »

« On a appelé espèce, dit-il ailleurs[2], toute collection d’individus semblables qui furent produits par d’autres individus pareils à eux. Cette définition est exacte ; car tout individu jouissant de la vie ressemble toujours, à très-peu près, à celui ou à ceux dont il provient. Mais on ajoute à cette définition la supposition que les individus qui composent une espèce ne varient jamais dans leur caractère spécifique et que conséquemment l’espèce à une constance absolue dans la nature. C’est uniquement cette supposition que je me propose de combattre, parce que des preuves évidentes obtenues par l’observation constatent qu’elle n’est pas fondée. »

La théorie générale de Lamarck se trouve complètement résumée dans ce qui suit, où les considérations qu’il a exposées lui font admettre (p. 65) :

« 1° Que tous les corps organisés de notre globe sont de véritables productions de la nature, qu’elle a successivement exécutées à la suite de beaucoup de temps ;

« 2° Que dans sa marche la nature a commencé et recommence encore tous les jours par former les corps organisés les plus simples et qu’elle ne forme directement que ceux-là, c’est-à-dire que ces premières ébauches de l’organisation,

    abandonnée plusieurs années auparavant, puisqu’en 1801 il professait déjà les idées opposées.

  1. Recherches sur l’organisation des corps vivants, in-8, p. 50, an X.
  2. Philosophie zoologique, 1re éd., 1800. — 2e éd., vol. I, p. 54. 1850. C’est à cette dernière que se rapporte la pagination indiquée.