Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/599

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Théophraste parle aussi des pierres trouvées près de Munda en Espagne, et qui présentaient des empreintes de palmiers, puis des impressions noires dans le marbre de Ténare, de la, canne de l’Inde fossile (ὁ Ἰνδικὸς κάλαμος ἀπολελιθωένος) ; et il ajoute à cette occasion : ταῦτα μὲν οὖν ἄλλης σκέψεως). Il voulait probablement faire allusion à l’ouvrage intitulé, suivant Diogène Laërce : Περὶ λιθουμένων. Enfin il mentionne, dans le livre intitulé : Περὶ φυτῶν ἱστορία (IV, c. vii), des plantes fossiles trouvées au delà de Gadès (καὶ τὰ ἀπολιθούμενα ταῦτα, οἷον θῦμα, καὶ τὰ δαφνοειδῆ καὶ τὰ ἄλλα), et plusieurs espèces de charbon de terre dans la Ligurie, l’Élide, etc., sans que nulle part on n’aperçoive d’opinion émise sur son origine.

Quant aux poissons fossiles, Polybe a admis la même hypothèse fabuleuse (ἰχθυὲς ὀρυκτοί, ou ὀρυκτοὶ κεστρεῖς), et Strabon les a mentionnés comme Athénée([1]).

Quelques ossements fossiles, provenant de grands mammifères probablement quaternaires, étaient pris alors, comme par les observateurs de la période pré-alexandrine, pour des restes de géants. Pline, Aulu-Gelle, Solinus, Pansanias, Phlégon parlent des énormes squelettes et des sarcophages découverts par suite de tremblements de terre, ou résultant de fouilles exécutées sur divers points de la Grèce, de l’Asie Mineure et contenant des ossements. Pline (VII, 16, 74) parle d’un squelette de 46 aunes trouvé à l’intérieur d’une montagne de Crète 68 ans avant notre ère), et attribué à Orion (Solinus, I, 90); Pausanias (I, 55, 5, 6), d’un autre de 10 aunes de long, provenant de Milet et regardé comme celui d’Astérius ; d’un troisième trouvé près de Téménon Thyrée, et rapporté à Géryon ; d’un quatrième (VIII, 29, 5) contenu dans un sacorphage de 11 aunes de long, et qui serait celui de l’Indien Oronte ; d’un cinquième conservé dans le temple d’Artémis Agrotéra, à Mégalopolis, et que la tradition attribue au géant Hoplodame.

Phlégon de Tralles (Mirab. 12) parle de corps gigantesques observés dans la grotte d’Artémis en Dalmatie, dont les côtes

  1. Strabon, IV, 1, 6 ; Athénée, VIII, 4 ; Polybe, XXXIV, 10.