Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/62

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un temps quelconque considérable, mais ce qui est accessible à nos sens et se trouve produit en petit et sous nos yeux dans le spectacles des monstruosités, soit accidentelles, soit volontaires. »

Comme toujours, ces prémisses, aussi bien que les conclusions, restent à démontrer dans le présent et dans le passé ; ce sont de ces vues de l’esprit auxquelles l’application fait défaut ; et l’auteur constate lui-même, en quelque sorte, l’absence de toute preuve lorsqu’il invoque, comme exemples, des cas tératologiques, des anomalies, des aberrations de la nature. Qu’y a-t-il de plus illogique que de chercher une loi dans ce que l’on reconnaît être l’exception, le résultat d’une cause fortuite en dehors de toute règle, et qui le plus ordinairement ne se reproduit pas ? Nous ne dirons rien de l’action des changements géologiques ; nous aurons à constater, jusque dans ces dernières années, l’abus que les zoologistes ont continué à en faire tout comme dans les siècles précédents.

La dernière proposition n’est présentée, continue Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, qu’avec réserve ; et, en effet, elle a un caractère tranché qui la rapproche beaucoup des idées de Lamarck, avec lequel il repousse, cependant, toute communauté.

« Les animaux vivant aujourd’hui proviennent, par une suite de générations et sans interruption, des animaux perdus du monde antédiluvien, par exemple, les Crocodiles de l’époque actuelle, des espèces retrouvées aujourd’hui à l’état fossile, les différences qui les séparent les uns des autres fussent elles assez grandes pour pouvoir être rangées, selon nos règles, dans la classe des distinctions génériques. »

On ne peut rien dire de plus explicite et de plus parfaitement en opposition avec les principes soutenus par Cuvier (Voy. antè, Ier partie, p. 436). Plus loin, il est vrai, le savant commentateur ajoute (p. 420) : « Ce n’est qu’une hypothèse posée en face de l’hypothèse contraire, non démontrée, l’auteur le reconnaît, ni même encore démontrable, mais plus simple, à ce titre déjà plus vraisemblable, et aussi plus conforme aux faits et à la raison ; c’est une question que j’ai