Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/67

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disparaissent pour revenir au type naturel primitif dès que cesse la cause qui les avait produits.

On ne peut donc rien déduire logiquement, en faveur d’une modification importante de l’espèce, ni de la domestication qui n’en altère pas les caractères essentiels, ni du retour à l’état sauvage qui fait disparaître les changements superficiels et momentanés qu’elle avait produits. C’est tout au plus si la domestication pourrait donner, avec certains soins, une variété permanente, indépendante de soins subséquents ; et, dans ce cas encore, ce résultat n’impliquerait, en aucune façon, la fixité de l’espèce dans la nature où nous admettons des variétés. Par conséquent, la variabilité limitée, ainsi comprise, n’est point une théorie ; c’est l’expression d’un fait connu et admis de tous, et parfaitement compatible avec l’immutabilité, qui n’a jamais pu être prise dans un sens plus absolu que la ressemblance de deux feuilles d’un même arbre.
Suite de l’exposition des principes et discussion.

VIII. Quant à ce que « ces mêmes expériences prouvent de plus que les différences produites peuvent être de valeur générique, nous ne comprenons pas bien que, n’ayant pas même pu produire une véritable espèce, elles aient donné de véritables distinctions génériques.

X. L’exemple tiré de l’espèce humaine est de la même valeur, puisque nous n’en admettons qu’une avec des variétés ou races qui ne peuvent, en vertu du principe de la fécondité réciproque et continue, constituer des espèces distinctes.

« XI. À la théorie de la variabilité limitée correspondrait, en paléontologie, continue l’auteur, une hypothèse simple et rationnelle, celle de la filiation… suivant laquelle les animaux actuels seraient issus des animaux analogues qui ont au vécu dans l’époque géologique antérieure. Nous serions fondés, par exemple, à rechercher les ancêtres de nos Éléphants, de nos Rhinocéros, de nos Crocodiles, parmi les Éléphants, les Rhinocéros, les Crocodiles, dont la paléontologie a démontré l’existence antédiluvienne. »

Ici la Question est très-différente et beaucoup plus grave, et nous entrons, en effet, dans le champ des hypothèses ; car