ou qui contesteraient l’hypothèse des créations indépendantes. Sur ce nombre, 25 ont écrit sur les diverses branches des sciences naturelles, et parmi eux se trouvent 3 géologues, 9 botanistes et 15 zoologistes.
(Page xix.) « J’ai toujours dû reconnaître, dit plus loin M. Darwin, que l’étude des variations survenues à l’état domestique, quelque incomplète qu’elle soit, est encore notre meilleur et notre plus sur guide. Je suis donc profondément convaincu que de telles études sont de la plus haute valeur, quoiqu’elles aient été très-communément négligées par les naturalistes. »
Nous ferons remarquer d’abord qu’il s’en faut de beaucoup que cette étude ait été négligée, comme le croit l’auteur. Les naturalistes qui se sont occupés de cette question, depuis Buffon jusqu’aux deux Geoffroy Saint-Hilaire, se sont toujours appuyés sur des exemples pris dans les résultats de la domestication, et c’est précisément ce que Cuvier leur reprochait il y a quarante ans et ce sur quoi nous nous permettrons encore d’insister après ce grand maître.
Prétendre expliquer les faits, ou, si l’on veut, les mystères
que la nature nous dérobe, par des analogies déduites des résultats
que l’homme a obtenus par le hasard, par son industrie
ou par son caprice, pour son utilité ou son agrément ; chercher
à interpréter les lois de la nature, en dehors de la nature elle-même,
par des actes qui la font dévier si manifestement de ses
véritables voies ; supposer qu’elle procède, ainsi que le disait
G. Bronn avec son bon sens spirituel, comme un jardinier qui
choisit ses variétés, les reproduit et les modifie encore, etc.,
n’est-ce pas s’en faire une étrange idée, peu digne, suivant nous,
de l’immensité de l’œuvre et de la puissance du Créateur, car,
quoi qu’on en dise, il faut toujours remonter jusqu’à un principe
qui ordonne et qui crée.
Variations des espèces à l’état domestique.
Comme on devait s’y attendre d’après ces prémices, le premier chapitre de l’ouvrage est consacré aux variations des espèces à l’état domestique, Les divers raisonnements de M. Darwin espèces sur les races domestiques ne peuvent rien prouver, puisque ces