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Page:D’Argens - La philosophie du bon sens.djvu/242

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Opérations d’un Etre infini, dont je n’ai de Connoiſſance, que celle qu’il a bien voulu me donner, & auprès de qui toute la Science Humaine eſt une Ignorance profonde[1].


§. III.

Examen des sistemes diffé-
rens de ceux qui ont cru
le Monde éternel.


Les Philoſophes Grecs avoient été prévenus par les Egyptiens dans l’Opinion de l’Eternité du Monde : & peut-être les Egyptiens l’avoient-ils été par d’autres Peuples, dont nous n’avons aucune Connoiſſance. Mais, nous ne pouvons en être éclaircis : car, c’eſt en Égypte où nous découvrons les prémieres Traces de la Philoſophie. Les Prêtres étoient ceux, qui s’y appliquoient le plus : mais, généralement tous les Egyptiens croïoient & admettoient deux Divinitez prémieres & éternelles, le Soleil, & la Lune, qui gouvernoient tout l’Univers. Ils croïoient, que l’Eſprit & le

  1. Perdam Sapientiam Sapientium, & Prudentiam Prudentium reprobabo Isaïas Cap. I, Verſ. 19.