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Page:D’Argens - La philosophie du bon sens.djvu/65

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nous devons aux Livres Saints, peut autoriſer cette Opinion, qui s’accorde peu avec la Raiſon, quoi qu’elle ne la heurte pas démonſtrativement.

La Poſſibilité Phyſique d’un Déluge Univerſel, dans l’Etat préſent de la Terre, forme une ſéconde Difficulté, qui n’eſt pas moins conſidérable que la promte Multiplication qu’on ſoutient s’être faite après cette Inondation[1].

    oir créé les derniers. Auroit-il condamné cette Union, ſi les Filles & les Garçons etoient ſortis d’une même Source ; lui, qui a quelques fois permis ſous la Loi des Alliances avec les Etrangers ? L’Ecriture ne marque point, qu’avant le Déluge, il y eut dans les Enfans d’Adam une Race ou un Peuple choiſi. Ces Alliance, n’auroient donc point été alors regardées comme étrangères : elles n’étoient pas défendues ; & par conſéquent, elles n’auroient pas été ſi exécrables que Dieu les a déclarées, ſi elles étoient faites avec des Filles de la même Famille. » Lenglet, Cartons conſervez par Beyer, pag. 183.

  1. « Les Critiques ne laiſſent pas de continuer de dire, que, dans l’Etat préſent de la Terre, il eſt impoſſible qu’il puiſſe arriver un Déluge général, qui couvre de quinze Coudées la Cime des plus hautes Montagnes. La Mer, priſe en général, n’a pas, dit-on, plus de 300 Pas de Profondeur. Les Montagnes les plus élevées, comme le Mont-Gordien ou d’Ararat, ne ſurpaſſent point de trois mille Pas la Surface de la Mer. Ainſi, ſans compter que la Capacité du Globe