Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
143
LE CAPITAINE

II


Le jour anniversaire de la naissance de Jeanne, dès l’aurore, la promenade du « Gravier » d’Agen retentit. Une joie gasconne montait de cette courte foule qui s’entrecroisait dans des bondissements, cherchait ses places, s’attardait à rire par groupes, s’éparpillait au signe des capitaines, mêlait et confondait ses accoutrements, ses panaches, ses types, ses jurons, ses gestes et ses voix. Dans la foule passaient au trot de claires armures ; la corne d’une moustache traversait une bourguignotte, un morion, le fermait d’un casque. À leurs plumes se reconnaissaient les chefs : le grand et fameux d’Aubeterre, Espaon, les deux Vic, comte de Cahuzac, baron de Castelferrus, Musculdy, Uzer, Biscarone, chevalier de Saint-Cricq, baron de Ponsempère, Argut-Dessus, marquis de Marestaing, les capitaines Encausse,