Page:D’Heylli - Dictionnaire des pseudonymes, 2e édition.djvu/160

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Gavarni, dessinateur célèbre mort en 1866.

« L’orthographe de son vrai nom, m’écrit un aimable correspondant, est Chevallier, et ses prénoms sont Guillaume-Sulpice. Son père et sa mère l’appelaient Hippolyte ; ses premiers essais ont été signés des initiales H. C. »

Gavarni était plus qu’un dessinateur, c’était surtout un philosophe[1], il a étudié, dans la série considérable de ses croquis, si travaillés et si parfaits malgré leur apparence rapide et négligée, l’histoire de ce temps où les gens de bourse, les gens de théâtre et les gens d’affaires représentent en quelque sorte à eux seuls la société tout entière. Quant à son pseudonyme, voici l’origine qu’en donne Jules Claretie dans Pexcellente étude qu’il a écrite en tête du volume de Gavarni offert en prime à ses abonnés par le Figaro :

« En 1828, Chevallier avait envoyé au salon deux aquarelles datées l’une et l’autre de Gavarnie. Au salon, on se trompe ; on laisse de côté Chevallier, on catalogue M. Gavarnie. Les aquarelles ont du succès ; le nom de Gavarnie, dont on supprime bientôt l’e muet, est imprimé et répété. Et Chevallier de rire. Ce nom lui resta, ou pour mieux dire, il resta à ce nom.

Les amis de Paul Chevallier l’appelaient aussi Chevalier de Gavarni. »

« Une seule observation à notre ami Claretie : Chevallier ne s’est jamais nommé Paul, mais bien, comme je l’ai dit ci-dessus, Guillaume-Sulpice.

Gavarni avait épousé Mlle Léonie de Bonabry ; il en a eu deux fils ; l’un est mort dans sa douzième année, vers 1864 ; le survivant fait de la peinture.

  1. Bourquelot l’appelle « le La Bruyère des lorettes, des bals masqués et des boudoirs. »