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donyme, par le temps qui court, naît le matin pour mourir le soir. Que de fois un nom d’emprunt signant un article n’en a pas signé deux ! Que de fois, dans un journal quelconque, a paru une signature nouvelle improvisée le jour même pour les besoins d’une cause qu’on voulait défendre sans s’y trouver compromis, pseudonyme évanoui aussitôt avec l’éphémère incident qui l’avait fait naître !

Nos pères ne connaissaient pas tous ces raffinements ; eux aussi, ils ont usé du pseudonyme, mais modérément, et avec plus d’apparence de raisonnement et de raison. La plupart des noms qu’ils ont substitués aux leurs signifient quelque chose, et sont surtout des surnoms ; ils rappellent des œuvres grandioses, des actes glorieux ou des incidents extraordinaires ; ils se rattachent à un fait intéressant, ils consacrent une action utile. Quelques villes même, désirant honorer leurs meilleurs ou leurs plus illustres enfants, les ont autorisés à remplacer leur nom patronymique par celui de la cité qui leur avait donné naissance, et qui voulait ainsi montrer qu’elle en était fière et glorieuse.

On trouve rarement, parmi les pseudonymes du temps passé, un nom d’emprunt servant à un personnage conjointement avec son nom même. Au contraire, le nom réel disparaît tout à fait, et si bien que l’histoire n’a enregistré que le nom fabriqué et que la postérité n’a voulu connaître que lui.

Il m’a semblé intéressant de réunir ici, en quelques