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LUDWIG VAN BEETHOVEN

cette architecture est une merveille de construction, un miracle d’harmonieux, je dirai plus, de mystique équilibre. Qu’on en juge.

Le Credo est divisé en trois grandes parties, suivant le système trinitaire en usage dans un grand nombre de pièces liturgiques.

La première partie, exposition de la foi en un Dieu unique, comprend elle-même deux affirmations : 1o « Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant » ; 2o « Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ. » Toutes deux sont établies dans la tonalité principale de si bémol majeur, avec inflexion à la sous-dominante, après quoi les deux personnes reviennent, sur : consubstantialem Patri, s’unir sur la tonique.

La seconde partie, c’est le drame évangélique de Jésus descendu sur la terre. Il se présente en trois actes : 1o l’Incarnation, allant retrouver la tonalité de ré majeur, qui est celle de la synthèse de la Messe, sur les paroles : « Et Il s’est fait homme » ; 2o la scène de la Passion (Crucifixus), reprenant en ré mineur et procédant en dépression sur les paroles de la mise au tombeau ; 3o la Résurrection, qui remonte tout à coup pour gagner la lumineuse dominante : fa majeur.

La troisième partie est consacrée à l’Esprit saint. Comme la première, elle compte deux subdivisions : 1o l’affirmation de foi relative à l’Esprit et aux dogmes de l’Église ; 2o la célébration du mystère de la Vie éternelle. Toute cette dernière partie ne quitte pas la tonalité de la pièce.

Et il se trouvera des critiques assez superficiels pour dire que : le sens théologique des paroles sacrées était indifférent à Beethoven !