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Page:D’Indy - Beethoven, Laurens.djvu/9

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LUDWIG VAN BEETHOVEN

INTRODUCTION


Il faut n’avoir jamais vécu dans l’intimité de l’art beethovénien pour oser prétendre que l’œuvre du génie de la symphonie se présente d’un seul tenant, sans qu’on y distingue aucune modification essentielle au cours d’une carrière s’ouvrant par quelques variations insignifiantes pour se fermer sur les cinq derniers quatuors.

On ne trouve à citer, à l’appui de l’opinion qui voudrait supprimer les divisions, cependant si tranchées, de la production beethovénienne, qu’une lettre de F. Liszt au conseiller Guillaume de Lenz, le premier promoteur des trois styles. Dans cette lettre, le célèbre virtuose, après avoir décrété tout d’abord l’œuvre de Beethoven un et indivisible, en vient, à la fin, à diviser lui-même cet œuvre en deux catégories au lieu de trois, répartition tout à fait arbitraire et illogique. À tous ceux qui ont connu l’auteur de la Faust-Sinfonie et sa finesse d’appréciation, cette lettre donnera l’impression d’une simple boutade, peut-être même d’une de ces solennelles mystifications qu’en bon romantique il