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Page:D’Indy - César Franck, 1906.djvu/12

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CÉSAR FRANCK

pittoresques, que ces landes où le genêt s’épanouit au printemps en un horizon d’or quasi illimité, que ces collines, peu élevées cependant, où le voyageur français retrouve avec surprise les hêtres et les pins, végétation des froides montagnes cévenoles ? Et c’était bien, en effet, ce pays gaulois d’aspect, germain d’habitudes et de voisinage, qui devait fatalement enfanter le génie prédestiné à la création d’un art symphonique bien français en son esprit de mesure et de précision, mais solidement appuyé sur la haute tradition beethovénienne, résultante, elle-même, des traditions antérieures de l’art musical.

La famille Franck prétend rattacher ses origines à une dynastie de peintres wallons du même nom[1] dans les œuvres desquels, à côté des qualités de la peinture dite primitive, on rencontre force détails qui font pressentir l’art d’un Rembrandt. M. Georges César Franck, fils aîné du grand musicien, possède, de l’un de ces peintres, un petit tableau sur cuivre représentant un Christ aux outrages, dont la composition, sinon le coloris, offre à ce point de vue un

  1. Le plus ancien de ces peintres fut Jérôme Franck, né en 1540 à Herrenthal en Campine et mort en 1610, à Paris, où, comme son descendant musicien, il avait émigré et avait obtenu le titre de peintre du roi Henri III. On citait comme son chef-d’œuvre une Nativité qu’il peignit pour l’église des Cordeliers, détruite par la Révolution.