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CÉSAR FRANCK

La seconde cause d’infériorité de la musique de Franck dans le style liturgique fut toute occasionnelle ; la voici. Lorsqu’il fut nommé à la future basilique de Sainte-Clotilde, celle-ci n’était point encore la riche paroisse qu’elle devint depuis ; les crédits manquaient pour acheter de la musique en vue des offices solennels ; aussi, vivant pour « l’ordinaire » sur le répertoire et son vieux matériel, le clergé, suivant, sans peut-être s’en douter, les usages du XVIe et du XVIIe siècle, comptait sur l’organiste et sur le maître de chapelle pour fournir cette nouvelle musique et rehausser ainsi l’éclat des cérémonies importantes de la paroisse.

César Franck, comme Bach, comme Palestrina, composait donc toute la musique nécessaire à la célébration des grandes fêtes, mais, en raison de la hâte et des exigences de notre vie moderne, il ne consacra peut-être pas à ce travail le temps suffisant pour penser et écrire de belles œuvres ; aussi, malgré d’incontestables beautés que M. Ch. Bordes signale dans l’article cité plus haut, sa musique religieuse, très peu liturgique de par sa première éducation, ne présente pas, au point de vue de l’art proprement dit, un intérêt proportionné à ce que fut son talent dans les autres styles.

Seule, l’œuvre d’orgue, destinée évidemment