Ce nouveau morceau est en ré majeur et sa
signification poétique est moins complexe que
celle du précédent, puisqu’il ne tend à exprimer
que « l’allégresse du monde qui se transforme
et s’épanouit sous la parole du Christ ». Il reste
donc tonal et n’a aucune raison de modifier dramatiquement
ses teintes par une marche vers
l’obscurité comme le premier. C’est pourquoi,
voulant cependant dépeindre l’état de l’humanité
retournant au doute païen, Franck dut ajouter,
comme contre-partie, le chœur d’hommes en ré mineur
qui, dans cette seconde version, précède
le chœur plaintif des anges et qui est déjà le
présage d’un nouveau style dont nous allons
avoir, dans le paragraphe suivant, à étudier les
principales manifestations.
VI
TROISIÈME ÉPOQUE (1872 à 1890)
Ici, nous nous trouvons en face d’un Franck tout nouveau, d’un Franck définitif dont le génie, non plus timide et sans culture comme dans la première époque, non plus rêveur et aspirant à de nouveaux horizons comme au cours de la seconde, est enfin parfaitement conscient de lui-même, sachant ce qu’il veut et doublé d’un talent