mes esthétiques à la nouvelle technique du piano, ce qui ne s’opéra point sans d’assez notables modifications dans l’apparence extérieure de ces formes.
Ce fut au printemps de 1884 qu’il nous entretint pour la première fois de ce désir, et, à partir de ce moment jusqu’en 1887, il ne voit plus rien d’autre que le clavier d’ivoire.
Il commence par un morceau pour piano et orchestre, sorte de poème symphonique sur le sujet de l’orientale de Victor Hugo, les Djinns, dans lequel le pianiste est traité en exécutant et non en soliste de concerto, comme l’usage le voulait jusqu’alors. Cette pièce, qui n’est pas, à proprement parler, une adaptation musicale du losange poétique d’Hugo et n’a même avec le sujet que d’assez lointains rapports, n’est qu’un premier essai qui va bientôt se compléter par l’admirable Prélude, choral et fugue pour piano seul. Dans cette création, tout est neuf, invention et construction.
En commençant la composition de cette œuvre, destinée à relever l’intérêt des programmes de la Société Nationale où elle fut, en effet, exécutée en première audition le 24 janvier 1885 par Mlle Poitevin, Franck avait l’intention d’écrire simplement un prélude et une fugue dans le style de Bach, mais bientôt il accueillit l’idée