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CÉSAR FRANCK

point apporté assez de soin à cette épreuve d’où dépendait son avenir, le jeune homme, souriant, se contenta de répondre : « Je crois que c’est bien. » Toute la confiante candeur du Franck que nous avons connu est déjà dans cette réponse.

L’année suivante, malgré un sujet assez ingrat donné par Cherubini, le premier prix de fugue lui était décerné à l’unanimité (19 juillet 1840).

En 1841, nouvelle surprise pour le jury. César, élève de la classe de Benoist (auquel il succéda en 1872), concourait pour le prix d’orgue.

On sait que les épreuves de ce concours sont, actuellement encore, au nombre de quatre : accompagnement d’un plain-chant donné, exécution d’une pièce d’orgue avec pédale, improvisation d’une fugue, improvisation d’un morceau libre en forme de sonate, ces deux dernières épreuves d’après des thèmes fournis par l’un des membres du jury. Or, Franck ayant observé, grâce à son merveilleux instinct du contrepoint, que le sujet donné de la fugue se prêtait à certaines combinaisons avec le thème du morceau libre, entreprit de les traiter simultanément, de façon que l’un servît de repoussoir à l’autre.

Il fut, nous racontait-il lui-même, « très heureux dans la combinaison des deux sujets », mais les développements fournis par cette façon