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CÉSAR FRANCK

aimait à se rendre, le soir, dans certaines maisons amies pour se délasser de ses travaux du jour et on pouvait le rencontrer fréquemment dans la famille de M. Denis, alors professeur au lycée Saint-Louis. Celui-ci, frappé de l’enthousiasme avec lequel son ami l’organiste développait en causeries intimes le poème du Sermon sur la montagne dont le plan se faisait de plus en plus clairement dans sa tête et auquel il ne manquait qu’un texte écrit pour devenir musique, s’ingénia à chercher pour Franck un collaborateur littéraire et finit par trouver ce collaborateur en la personne de Mme  Colomb, femme d’un professeur au lycée de Versailles.

Mme  Colomb possédait une assez grande facilité de versification, elle avait même déjà publié quelques pièces qui lui avaient valu l’attribution d’un de ces prix que décerne annuellement l’Institut.

Le musicien, en quelques entrevues, lui expliqua donc la marche du poème telle qu’il la concevait et qu’il l’avait rêvée depuis tant d’années, et Mme  Colomb lui fournit, sur ces données, des vers qui, pour n’être point fort remarquables comme poésie, sont néanmoins peu gênants et assurément bien préférables à ce qu’un librettiste de profession eût pu écrire en ce genre.

Voilà donc le maître nanti du texte si ardem-