vainqueur. Ce sentiment qui n’est plus une généralité, une abstraction, mais un élan expressif, Franck saura le rendre en un superbe défi.
Mais Celui que Satan a défié dédaigne de répondre… et ce sont les justes, persécutés mais confiants en la Justice future, dont les voix viennent chanter la douceur de mourir en proclamant l’unique Vérité. L’antithèse entre la tonalité de mi majeur en laquelle se déploie l’admirable mélodie, et les teintes sombres affectées au défi de Satan, est tout à fait frappante.
L’Esprit de haine apostrophe alors ces humains qui le bravent, il les voue aux plus affreux supplices, et les justes, toujours calmes malgré ces menaces, invoquent l’éternité avec une confiance toujours plus haute. Satan, troublé, les abreuve des pires injures, et, de nouveau, le chœur s’élève en une troisième invocation un peu plus angoissée tout d’abord… mais bientôt, la tranquillité reparaît sans mélange et une adorable modulation, ramenant le ton de mi majeur, souligne ce retour à l’immuable foi.
Tout s’assombrit de nouveau, mais dans les teintes douces de fa mineur, et la Vierge vient, par un sublime arioso digne de ceux des Passions de Bach, symboliser en elle l’esprit de Sacrifice ; sur les paroles de la divine offrande