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L’HOMME

ne tenait plus cette hâtive partition qu’en assez médiocre estime : « Ce n’est pas à graver », répondait-il à ceux qui lui en parlaient[1].

Sur ces entrefaites, l’abbé Dorcel, digne prêtre qui, étant vicaire à Notre-Dame de Lorette, avait soutenu le jeune organiste en ses premières épreuves et s’était activement occupé de son mariage, fut nommé à la paroisse Saint-Jean-Saint-François, au Marais, église dont la tribune venait d’être enrichie d’un grand orgue de Cavaillé-Coll, ce génial inventeur qui mourut pauvre. Le bon abbé s’empressa d’appeler à ce poste son jeune ami de Notre-Dame de Lorette, et Franck s’écriait, tout heureux de se trouver maître d’un aussi bel instrument : « Mon orgue, c’est un orchestre ! »

Mais ce ne fut que quelques années plus tard qu’il rencontra le calme et définitif asile qui fut, je ne crains pas de l’affirmer, le véritable berceau d’où sortit une nouvelle manière d’être de son talent, et où commença ce que l’on peut appeler sa seconde époque musicale.

L’actuelle basilique de Sainte-Clotilde venait d’être achevée, remplaçant la modeste église de Sainte-Valère, et Cavaillé-Coll, alors dans toute la plénitude de son génie d’ouvrier-poète

  1. Propos rapporté par M. Georges C. Franck.