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CÉSAR FRANCK

Le service, par autorisation spéciale, fut célébré non à Saint-Jacques, sa paroisse, mais à Sainte-Clotilde même où M. le chanoine Gardey, curé titulaire, prononça, en chaire, un émouvant éloge funèbre ; puis, sans faste ni apparat, le cortège se dirigea vers le cimetière de Montrouge où la dépouille du maître fut inhumée en un coin reculé. Elle fut exhumée quelques années après et transportée au cimetière Montparnasse.

Aucune délégation officielle du Ministère ou de l’Administration des Beaux-Arts n’accompagna le corps de Franck à sa dernière demeure ; le Conservatoire de musique lui-même, qui le comptait cependant au nombre de ses professeurs, négligea de se faire représenter à la cérémonie funèbre de cet organiste dont les hautes théories d’art avaient toujours semblé un danger pour la quiétude de l’établissement officiel. Ambroise Thomas, directeur, qui, toute sa vie, déversa de dithyrambiques lieux-communs sur de moins dignes tombes, s’empressa de se mettre au lit lorsqu’on lui annonça la visite d’un membre de la famille Franck venant l’inviter aux obsèques ; d’autres importants professeurs surent opportunément se déclarer malades et évitèrent ainsi de se compromettre[1].

  1. Les cordons du poêle étaient tenus par le Dr Ferréol, cousin