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L’HOMME

Seuls, les nombreux élèves du maître, ses amis, les musiciens que son affabilité sans bornes avait attirés à lui, formèrent une couronne de respectueuse admiration autour du cercueil. César Franck, en mourant, avait légué à son pays une école symphonique bien vivante et vigoureusement constituée, telle que jamais la France n’en avait produit jusqu’alors.

Et c’est avec une grande justesse de prévisions qu’Emmanuel Chabrier, qui ne devait lui survivre que peu d’années, termina ainsi l’allocution très émue qu’il prononça sur la tombe, au nom de la Société Nationale de Musique :

« Adieu, maître, et merci, car vous avez bien fait ! C’est un des plus grands artistes de ce siècle que nous saluons en vous ; c’est aussi le professeur incomparable dont le merveilleux enseignement a fait éclore toute une génération de musiciens robustes, croyants et réfléchis, armés de toutes pièces pour les combats sévères souvent longuement disputés ; c’est aussi l’homme juste et droit, si humain et si désintéressé qui ne donna jamais que le sûr conseil et la bonne parole. Adieu !… »

Quatorze ans après ces intimes et affectueuses funérailles, presque jour pour jour, les mêmes

    du maître, Saint-Saëns, Delibes et Samuel Rousseau, l’un des plus anciens élèves.