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Page:D’Indy - César Franck, 1906.djvu/47

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L’HOMME

ment, car, tandis qu’il accueillait dans son sein vénérable de flagrantes non-valeurs, comme l’auteur des Noces de Jeannette et celui du Voyage en Chine… pour ne parler que des morts, il ne sut jamais ouvrir ses portes à l’un des plus grands musiciens qui ait honoré notre pays de France.

Qu’importent, au reste, ces passagères étiquettes, qu’importent ces mesquines distinctions à ceux qui, comme un Veuillot en littérature, un Puvis de Chavannes en peinture, un César Franck en musique, ont su, par la beauté et la sincérité de leur œuvre, mériter le libre nom d’artiste créateur ?

II

L’HOMME PHYSIQUE. — L’HOMME MORAL.


Au physique, Franck était de petite taille, il avait le front développé, le regard vif et loyal, bien que ses yeux fussent comme enfouis sous l’arcade sourcilière, le nez un peu fort, le menton fuyant sous une large bouche extraordinairement expressive, le visage de forme ronde, encore élargi par des favoris épais et grisonnants ; telle est la figure que nous avons honorée et aimée pendant vingt ans et qui, à part le blan-